Coucou tout le monde !...

Non je vous rassure de suite, vous n'entendez pas des voies ! Enfin si... ! Oh, lalalala ! Ca commence bien !....

Non, vous ne devenez pas fous, tranquilisez vous !...
Bah oui, je suis là, en face de vous, enfin plus ou moins face à vous !...

Mais non ! Vous n'êtes pas victimes d'un surmenage ou coup de chaleur ! Vous ne pouvez tout simplement pas me voir, enfin pas pour le moment. Je suis ce qu'on appelle, dans votre monde, un "corps dématérialisé". J'ai, ici, la fonction ou grade de "Conscience" et ma première cliente est Eléanore. Je suis sa Voie de la Sagesse et je m'appelle Maïry.... Que suis-je exactement ? Vous ne me croiriez pas, mais nous reviendrons sur le sujet à un autre moment si vous le voulez bien. Je suis simplement venue vous faire un petit bonjour et me présenter. Surtout que nous aurons l'occasion de nous croiser un peu plus souvent, dès lors qu'Eléanore aura grandi. Je ne peux vous en dire plus sur le futur, cela risquerait de créer une distorsion de l'espace temps ou un bidule de ce genre...
Bon, ceci étant dit, cela vous plairait-il d'en savoir un peu plus sur les origines de cette chère petite chérie et de comprendre comment elle en est arrivée à se retrouver abandonnée devant l'orphelinat ?... Aucune peur à avoir, car il s'agit de choses passées et il n'existe pas à votre époque, de machine à remonter dans le temps à part, dans vos films...

Disons que je vais prendre cela pour un oui !

Alors, tout a commencé il y a 2 ans de cela, lorsque Lily, la mère d'Eléanore se vit contrainte de prendre un colocataire, pour surmonter l'horrible débâcle financière qui l'attendait, à plus ou moins brève échéance. Elle venait, en effet, d'hériter de la maison d'une tante, récemment décédée dont elle ne pouvait assumer les factures, avec ses maigres revenus d'artiste. Vous devez vous douter, j'en suis sûre, que ce mystérieux colocataire deviendra le père de notre chère petite amie. Je vous laisse découvrir cette partie de leur vie en images, que j'ai enregistrées dans ma mémoire. Vous ne sentirez rien, rassurez-vous, c'est indolore. C'est ce qu'on appelle de la télépathie ! Eh oui, cela existe bel et bien. Bon, pour faire simple, c'est comme voir un film au cinéma, à la différence que cela se passe dans votre tête. Je vous dis donc à tout à l'heure et bonne séance !

Avril 1986 : leur rencontre.

C'est par une matinée ensoleillée, que Lily faisait le pied de grue devant chez elle. Elle attendait son colocotaire de pied ferme... Elle le vit approcher d'un pas tranquille. Une fois qu'il fut à sa hauteur, elle l'apostropha, le coupant dans son élan apparent de la saluer.

- Non mais, avez-vous vu l'heure qu'il est ? La ponctualité n'est apparemment pas votre fort ! Vous avez trois heures de retard !



J'ai dû, par votre faute, appeler mon patron et prendre ma matinée... Je n'ai pas un patron commode, vous savez... continuait elle, toujours énervée.



Passer un coup de fil pour prévenir, vous savez faire ? ça ? A croire que dans la police vous êtes tous simplets ! Ou alors c'est que vous pensez, qu'en tous bons citoyens que nous sommes, nous autres, avons le devoir de nous plier à vos caprices...



- Bah non, m'dame ! S'cusez pour l'retard ! Mon boss m'a r'filé au dernier m'ment une montagne de pap'rasse ! Vous savez, z'êtes bigrement jolie quand z'êtes en colère ! paraphrasa Travis en imitant l'accent des loubards des bas quartiers dans l'espoir de désamorcer la colère de la belle.



- Non mais, vous êtes sérieux en espérant vous en tirer avec une pirouette de ce genre et à si bon compte, après seulement une petite séance de remontrances ?



- Bah oui, m'dame ! tout à fait.
- Allez, c'est bon pour cette fois ! Suivez moi ! Allons terminer cette conversation à l'intérieur.





- La maison n'est pas bien grande, mais suffisante pour deux. Elle possède, en outre, un certain confort et comme vous le savez, me pose certains soucis financiers depuis que ma tante me l'a léguée. Je vous laisserai vous installer et prendre vos marques dans un petit moment...



Mais auparavant j'aimerai éclaircir quelques simples règles de cohabitation. Rien de bien méchant en somme, mais qui facilitera grandement notre vie si nous nous y tenons. Et asseyons nous, nous ne paierons pas plus cher !
- Mazette, vous avez un sacré sens de l'humour !



- Arrêtez de me charrier, sinon nous en serons toujours au même point demain ! Donc, il y a deux trois choses sur lesquelles je ne cèderai pas.
Premièrement, toutes les factures seront divisées par deux. Deuxièmement, un jour sur deux vous serez de corvée de cuisine. Troisièmement, l'intérieur devra rester propre et le ménage fait régulièrement. Si tu salis, tu nettoies. Par ailleurs, vous êtes libre d'aménager votre chambre comme vous le souhaitez, mais les parties communes devront faire l'objet d'un commun accord s'il devait y avoir des travaux de rénovation. Personellement, ai tout laissé en l'état par manque de fonds... Je vais maintenant vous laisser. Votre chambre est celle de droite, à l'étage. Je vous ai laissé la seule chambre munie d'une salle de bain. Je vous dis à plus tard. Je vais peindre dans le jardin, si jamais vous aviez besoin de quoi que ce soit.



Une fois seul, Travis se fit un devoir de visiter les lieux avant de s'installer, vu qu'il avait son après midi de libre par la suite.

















La maison était vraiment sympa, intérieur moderne avec quelques touches d'industriel. Enfin pour le moment, il verrait bien par la suite. Lily l'intriguait. Belle, spontanée, avec un joli sourire, mais elle avait l'air aussi d'avoir un sacré caractère et pas commode avec ça... pensait-il tout en rangeant ses affaires dans la commode. Après qu'il en eut terminé avec cette tâche, il décida de rejoindre sa coloc dans le jardin, curieux de découvrir à quel style de peinture elle s'adonnait. Il la trouva comme elle l'avait dit, un pinceau à la main et il n'osa la déranger, préférant l'admirer de loin.
C'est vraiment une très jolie fille ! pensa-t-il encore. Avec tout ce qu'il fallait... Travis ! Arrête de suite ! se morigéna-t-il. Vivre à ses côtés n'allait pas être de tout repos... Il allait falloir tenir ses pensées en laisse !... Pour ce qui était de la peinture, cela n'avait pas l'air d'être bien folichon pour le moment mais cela passait.





Il fut interrompu, tiré de ses rêveries par quelqu'un qui toquait à la porte. C'était Elisa Pancakes, une voisine. Elle venait le saluer, lui souhaiter la bienvenue dans le quartier. Ce fut instantané, dès qu'il lui ouvrit la porte et qu'elle se mit à parler, il s'aperçut qu'il ne pouvait la saquer, c'était épidermique ! Il se mit donc à lui raconter l'histoire d'une scène de crime, sur laquelle il avait enquêté il y a quelques années, avec son chef, alors qu'il n'était qu'un jeune élève officier.



Il y mit tant de coeur à lui raconter ces horreurs, qu'elle prit peur, et rentra chez elle, à son grand soulagement.
Le reste de la journée se déroula sans anicroches et ils dinèrent ensemble. Après quoi, ils se couchèrent, chacun de leur côté, et dans leurs lits respectifs.

 A Suivre...